Le féminisme sans lutte des classes... c'est du développement personnel !
(et c'est pas un compliment)
Alors attends, le développement personnel, c’est sympa, c’est même très utile… mais ce n’est pas le même objectif quand même…
Tu te demandes peut-être pourquoi je parle de féminisme ?
...si tu es nouvelle ici !
Je crois que travailler à aider et accompagner les femmes doit se faire en prenant en compte les problématiques sociétales qu'elles vivent.
Et ça passe par l'information, l'apprentissage... et le féminisme.
Je parle régulièrement de mon engagement féministe ici, alors si ça te fait peur, attend un peu avant de partir.
Laisse ta curiosité prendre le dessus, tu verras que c’est plus sympa que ce que tu imagines.
Je n’ai pas encore eu de vague de désabonnements suite à un article, donc je pense que tu peux rester toi aussi, tu es la bienvenue !
Revenons à notre sujet : Le rapport entre féminisme et développement personnel.
Oui, les femmes sont discriminées pour leur genre
Ça prend des formes très variées.
Mais les femmes peuvent aussi ne pas être blanches... (scoop)
Elles peuvent ne pas être nées dans des classes moyennes sup ou classes aisées...
Ne pas avoir eu accès aux écoles privées ou de commerce, ni à l'université, ni au lycée.
Oui, les femmes vivent le sexisme, la misogynie...
Et en plus… Elles peuvent aussi vivre
le classisme,
le racisme,
la transphobie,
la grossophobie,
l'âgisme, etc
Le business des blanches
Tu ne trouves pas qu'il y a beaucoup, beaucoup de femmes blanches, hyper éduquée... dans le développement personnel ?
*études longes, cadre sup, écoles de commerces, etc.
D'ailleurs, tu as remarqué comme c'est une voie facile pour les femmes blanches et éduquées de devenir coach en développement personnel…?
En fait, du côté US ou Europe, le secteur reste dominé par les hommes.
Si on regarde du côté classe sociale d’origine (et donc accès aux études supérieures) et personnes racisées ou non, là…
En Europe, les figures “différentes” de la norme blanche et éduquée sont encore plus rares que de l’autre côté de l’atlantique.
Ces femmes blanches sont-elles à blâmer pour le choix de carrière qu’elles ont fait ? Non, mais…
Une fois qu'elles ont passé quelques années à bosser à des postes de cadre bien payé...
Les femmes coachs sont-elles conscientes de leurs privilèges ?
Certaines sont conscientes de la chance et des conditions privilégiées dont elles ont bénéficié et bénéficient encore...
D'autre clament "je me suis faite toute seule" à tour de bras.
Et ça, ça craint. C’est là que je blâme.
Il faut dire que c'est à la mode, très succes bulder, très "leader autodidacte".
C’est vraiment le truc qu’on retrouve partout, dans le stroytelling, dans les réels viraux : situation de débutant, d’échecs, de faibles revenus et…
Bim MAGIE, j’ai bien travaillé et maintenant, je roule sur l’or et j’ai aidé des milliers de clients.
Vrai ou pas, ce phénomène saute aux yeux.
Et puis c'est un sentiment humain bien normal. De se dire : j’ai beaucoup travaillé, je mérite ma réussite et ne la dois à personne d’autre qu’à moi, ou presque.
On voit souvent les gens remercier leurs proches immédiats, leurs collègues, leurs mentors.
Mais pas les privilèges donnés par leur naissance ou l’environnement dans lequel ielles ont eu la chance de grandir.
Ont-elles peur qu’on remette tout en question dans leur réussite si ces éléments étaient mis en lumière ?
Sont-elles conscientes que l’on ne part pas tous avec le même bagage dans la vie ?
Et que “j’étais nulle en maths et j’ai été harcelée tout mon collège” n’est pas égal à :
“Je suis racisée et je viens d’une famille pauvre qui ne pouvait pas me payer des études”.
Les limites du développement personnel
Je le redis, je ne nie pas les intérêts et les bienfaits du développement personnel.
Mais c'est pas mal aussi d'avoir conscience de ses limites.
Le développement personnel part du principe que n'importe qui, en travaillant sur soi, peut devenir ce qu'il veut...
Sans prendre en considération une seule seconde l'environnement et les facteurs sociétaux.
Oui, c’est un problème.
En tant que mère d’un bébé de quelques mois, si on me dit :
Qu’il suffit que je bloque des moments dans mon agenda pour pouvoir faire du sport ou chercher du travail plusieurs fois par semaine…
Je panique et je culpabilise. Car c’est impossible, je ne peux pas y arriver sans sacrifier d’autres choses. Je ne peux réussir “facilement” et avec régularité.
Comme l’appel à la déculpabilisation peut faire tant de mal, l’appel à devenir une meilleure version de soi-même peut être vécue comme une vraie violence.
Quand nos difficultés de femme, de femme noire, de femme grosse, de femme pauvre sont ignorées.
Alors qu’au lieu de s’ajouter dans une simple addition, elles multiplient les freins et les discriminations.
C’est un problème de ne pas le prendre en compte, de ne “pas être au courant”.
Et ça s’applique à tellement de jolies phrases toutes prêtes, d’idées, d’astuces et d’encouragements sympas.
Mais comme un pansement sur une jambe cassé, ça ne sert pas à grand chose.
Les coachs, au fil des années, personnalisent leur accompagnement et le font évoluer avec ce qu’ielles apprennent de leurs clients.
Mais en tirent-ils des enseignements de fonds, remettent-ils en question le postulat de base ?
Qui est : n'importe qui, en travaillant sur soi, peut devenir ce qu'il veut...
Curiosité, remise en question et apprentissage
Il faut dire que ça demande de la curiosité et du courage, que ça créé de l'inconfort et de la dissonance cognitive de s'instruire et de...
Réaliser qu'on a eu de la chance ! afin de remettre en question ses privilèges.
C’est un travail qui demande de l’énergie.
On trouve toujours qu’il y a plus important et plus urgent ailleurs, dans la gestion d’une entreprise, alors on remet à plus tard.
Je vous parle ici de ma position d’éternelle élève sur bien des sujets. Le féminisme évidemment, mais le racisme et le classisme aussi.
Et quelques autres à peine effleurés, par manque de temps ?
…
Chez Ambivalentes,
Je voudrais qu'il n'y ait jamais de pression à la performance,
d'absence de prise en compte des situations personnelles,
de sentiment de ne pas faire assez vite ou de ne pas être assez bien,
mais je vais sans doute me tromper parfois.
…
Je suis partie de la lecture du post Instagram de Leplacarddame du 4 juillet 2023, qui s’appelle : “Bonjour nuage, l’écologie peut-elle être glamour ?”
Bonjour Nuage, c’est sa newsletter (à laquelle je ne suis pas abonnée d’ailleurs, mais je devrais), qui parle de féminisme, d’anti-racisme, d’écologie (et d’éco-féminisme ?), de classisme…
La citation : Le féminisme sans lutte des classes, c’est du développement personnel ; serait de Nancy Franser.
Pour le reste, son poste part sur complétement autre chose que le courrier que tu es en train de lire, et il est super intéressant !
😀 Et si je te présentais les nouveaux ateliers que j’ai créés et qui vont avoir lieu pour la première fois, à Lyon ?
Le cycle Maternité & Carrière
Trois ateliers hors du temps, pour les mères souhaitant reprendre le travail sereinement après l’arrivée d’un bébé.
Il sera aussi constructif et enrichissant pour celles qui ont déjà repris le chemin de l’entreprise ou celles qui n’ont pas encore accouché et qui sont en questionnement sur leur cadre de travail ou leur métier.
Mon blason de mère : pour celles qui ne savent plus trop qui elles sont, qui veulent parler du post-partum, et renouer avec des aspirations au présent et au futur.
Le travail après la matrescence : pour celles qui ressentent l’ambivalence entre maternité et vie pro, qui sont secoués par la matrescence, qui ont envie de retourner au travail sereine, et qui veulent aborder le projet professionnel sous un angle concret, optimiste et joyeux.
L’écriture au service de ma carrière : pour reprendre confiance et légitimité dans leurs démarches de mobilité professionnelle, pour convaincre sans complexe, parler de soi, assumer des propos sensibles, valoriser ses échecs, viser juste et se démarquer.
Voici les infos essentielles :
Les ateliers auront lieu chez Tataya, à Caluire-et-Cuire, en groupe de 8 femmes. Le tarif est de 30€ par atelier. Les dates : 19/09 - 03/10 - 17/10.
Si tu veux en savoir encore plus… fonce consulter l'agenda d'Ambivalentes et…
🔓 Il y a un concours pour gagner une place à l’atelier de ton choix sur le compte Instagram 😉
Tu n’es pas de Lyon, pas concerné•e ? Tous les partages sont les bienvenus pour faire connaître ses ateliers. J’ai vraiment besoin de vous pour ça ! Et ils s’exporteront vite dans d’autres villes, j’espère, en fonction de la demande.